28 ° Dimanche du temps ordinaire
Pour les ignares comme moi qui connaissent le terme mais pas sa signification exacte, dans la catéchèse de l’église de France:
Eschatologie, fins dernières et espérance chrétienne
Parler des fins dernières, de l’eschatologie, c’est – en régime chrétien – rappeler sans cesse cette destinée qu’est le Royaume de Dieu. Mais ce serait faire erreur de penser que ce Royaume est une destination uniquement au jour de notre mort : notre ‘fin’ a commencé depuis le jour de notre naissance et chaque jour est donc déjà le temps du Royaume pour le baptisé.
SEMAINE MISSIONNAIRE MONDIALE DU 13 AU 20 OCTOBRE 2024
Message du Pape pour la semaine Missionnaire Mondiale 2024
Thème : Allez et invitez tout le monde à la noce (cf. Mt 22, 9)
Chers frères et sœurs !
Pour la Journée Mondiale des Missions de cette année, j’ai choisi comme thème la parabole évangélique des noces (cf. Mt 22, 1-14). Après que les invités ont refusé l’invitation, le roi, protagoniste du récit, dit à ses serviteurs : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (v. 9). En réfléchissant sur ce mot clé, dans le contexte de la parabole et de la vie de Jésus, nous pouvons mettre en évidence certains aspects importants de l’évangélisation. Ils sont particulièrement actuels pour nous, disciples-missionnaires du Christ, dans cette phase finale du parcours synodal qui, conformément à la devise “Communion, participation, mission”, devra relancer l’Église dans son engagement prioritaire : l’annonce de l’Évangile dans le monde contemporain.
1-“Allez et invitez”. La mission comme le fait d’aller et d’inviter inlassablement à la fête du Seigneur
Au début du commandement du roi à ses serviteurs, il y a les deux verbes qui expriment le cœur de la mission : “allez” et “appelez” dans le sens d’“invitez”. Concernant le premier verbe, il faut rappeler que les serviteurs avaient déjà été envoyés auparavant pour transmettre le message du roi aux invités (cf. vv. 3-4). Cela nous fait comprendre que la mission est une sortie inlassable vers toute l’humanité pour l’inviter à la rencontre et à la communion avec Dieu. Inlassable ! Dieu, grand en amour et riche en miséricorde, est toujours en sortie vers tout homme pour l’appeler au bonheur de son Royaume, malgré l’indifférence ou le refus. De la même façon, Jésus-Christ, le bon pasteur et l’envoyé du Père, allait à la recherche des brebis perdues du peuple d’Israël et voulait aller plus loin pour rejoindre les brebis les plus éloignées (cf. Jn 10, 16). Il dit aux disciples “Allez !”, aussi bien avant qu’après sa résurrection, les impliquant dans sa mission (cf. Lc 10, 3 ; Mc 16, 15). C’est pourquoi l’Église continuera à se rendre au-delà de toutes frontières, à sortir sans cesse, sans se fatiguer ni se décourager face aux difficultés et aux obstacles, pour accomplir fidèlement la mission reçue du Seigneur […]
Et n’oublions pas que chaque chrétien est appelé à prendre part à cette mission universelle par son propre témoignage évangélique dans tous les milieux, afin que l’Église tout entière ne cesse de sortir avec son Seigneur et Maître vers les “carrefours des routes” du monde d’aujourd’hui. Oui, « aujourd’hui, le drame de l’Église est que Jésus continue à frapper à la porte, mais de l’intérieur, pour que nous le laissions sortir ! […]Revenant au commandement du roi aux serviteurs de la parabole, aller va de pair avec appeler ou, plus précisément, inviter : « Venez à la noce ». (Mt 22, 4). Cela laisse percevoir un autre aspect de la mission confiée par Dieu, non moins important. Comme on peut l’imaginer, ces serviteurs-messagers transmettaient l’invitation du souverain avec urgence mais aussi avec grand respect et gentillesse.[ ..]
2. Au banquet. La perspective eschatologique et eucharistique de la mission du Christ et de l’Église
Dans la parabole, le roi demande aux serviteurs de porter l’invitation au banquet pour les noces de son fils. Ce banquet représente le banquet eschatologique. Il est une image du salut définitif dans leRoyaume de Dieu, réalisé dès maintenant par la venue de Jésus, le Messie, le Fils de Dieu qui nous a donné la vie en abondance (cf. Jn 10, 10).[ …]
La mission du Christ se situe à la plénitude des temps, comme Il l’a déclaré au début de sa prédication : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche » (Mc 1, 15). Ainsi, les disciples du Christ sont appelés à poursuivre la mission de leur Maître et Seigneur. Rappelons l’enseignement du Concile Vatican II sur le caractère eschatologique de l’engagement missionnaire de l’Église : « Le temps de l’activité missionnaire se situe entre le premier avènement du Seigneur et le second […]. Car avant la venue du Seigneur, il faut que l’Évangile soit proclamé parmi toutes les nations » (Decr. Ad gentes, n. 9 […]Ainsi, l’invitation au banquet eschatologique que nous apportons à chacun dans la mission évangélisatrice est intrinsèquement liée à l’invitation à la table eucharistique où le Seigneur nous nourrit de sa Parole, de son Corps et de son Sang. Comme l’a enseigné Benoît XVI, « en toute célébration eucharistique se réalise sacramentellement le rassemblement eschatologique du Peuple de Dieu. Le banquet eucharistique est pour nous une réelle anticipation au banquet final, annoncé par les prophètes (cf. Is 25, 6-9) et décrit dans le Nouveau Testament comme “les noces de l’Agneau” (Ap 19, 7-9) qui doivent être célébrées dans la joie de la communion des saints » (Exhort. ap. post-synodale Sacramentum Caritatis, n. 31).
Par conséquent, nous sommes tous appelés à vivre plus intensément chaque Eucharistie dans toutes ses dimensions, en particulier dans ses dimensions eschatologique et missionnaire. Je répète à ce propos que « nous ne pouvons pas nous approcher de la Table eucharistique sans nous laisser entraîner dans le mouvement de la mission qui, prenant naissance dans le Cœur même de Dieu, veut rejoindre tous les hommes » (ibid., n. 84)[ …]
Dans cette perspective, en cette année consacrée à la prière pour la préparation du Jubilé de 2025, je voudrais inviter chacun à intensifier, aussi et surtout, la participation à la Messe et la prière pour la mission évangélisatrice de l’Église. Celle-ci, obéissant à la parole du Sauveur, ne cesse d’élever vers Dieu, dans chaque célébration eucharistique et liturgique, la prière du Notre Père avec l’invocation « Que ton règne vienne ». [….]
3. “Tous”. La mission universelle des disciples du Christ et l’Église tout entière synodale-missionnaire
La troisième et dernière réflexion concerne les destinataires de l’invitation du roi : « Tous ». Comme je l’ai souligné, « ce “tous” est au cœur de la mission. N’exclure personne. Tous. Chacune de nos missions naît du Cœur du Christ pour attirer tout le monde à lui » (Discours aux participants à l’Assemblée générale des Œuvres Pontificales Missionnaires, 3 juin 2023). Aujourd’hui encore, dans un monde déchiré par les divisions et les conflits, l’Évangile du Christ est la voix, douce et forte, qui appelle les hommes à se rencontrer, à se reconnaître frères et à se réjouir de l’harmonie dans la diversité. Dieu veut que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 4). N’oublions donc jamais, dans nos activités missionnaires, que nous sommes envoyés pour annoncer l’Évangile à tous, « non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 14).Les disciples-missionnaires du Christ ont toujours à cœur le souci de toutes les personnes, quelle que soit leur condition sociale ou même morale. La parabole du banquet nous dit qu’à la demande du roi les serviteurs rassemblèrent « tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons » (Mt 22, 10). […]. Le banquet nuptial de son Fils, que Dieu a préparé, reste pour toujours ouvert à tous, parce que son amour pour chacun est grand et inconditionnel. « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 3, 16). Quiconque, tout homme et toute femme, est destinataire de l’invitation de Dieu à participer à sa grâce qui transforme et sauve. Il suffit de dire “oui” à ce don divin gratuit, enl’accueillant et en se laissant transformer par lui, s’en revêtant comme d’un “vêtement de noces” (cf. Mt 22, 12).
La mission pour tous requiert l’engagement de chacun.[….] C’est pourquoi une étroite coopération missionnaire apparaît, aujourd’hui encore, urgente et nécessaire dans l’Église universelle comme dans les Églises particulières. Dans le sillage du Concile Vatican II et de mes prédécesseurs, je recommande à tous les diocèses du monde le service des Œuvres Pontificales Missionnaires qui constituent les principaux moyens « pour pénétrer les catholiques, dès leur enfance, d’un esprit vraiment universel et missionnaire, et pour provoquer une collecte efficace de fonds au profit de toutes les missions, selon les besoins de chacune » (Décr. Ad gentes, n. 38). C’est pourquoi les collectes de la Journée Mondiale des Missions dans toutes les Églises locales sont entièrement destinées au Fonds de solidarité universelle, que l’Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi distribue ensuite, au nom du Pape, pour les besoins de toutes les missions de l’Église. Prions le Seigneur de nous guider et de nous aider à être une Église plus synodale et plus missionnaire (cf. Homélie de la Messe de clôture de l’Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, 29 octobre 2023 .
Tournons enfin notre regard vers Marie qui a obtenu le premier miracle de Jésus, précisément lors de noces, à Cana en Galilée (cf. Jn 2, 1-12). Le Seigneur offrit aux époux et à tous les invités le vin nouveau en abondance, signe anticipé du banquet nuptial que Dieu prépare pour tous à la fin des temps. Demandons, aujourd’hui encore, son intercession maternelle pour la mission évangélisatrice des disciples du Christ. Avec la joie et l’attention de notre Mère, avec la force de la tendresse et de l’affection (cf. Evangelii gaudium, n. 288), allons porter à tous l’invitation du Roi Sauveur. Sainte Marie, Étoile de l’évangélisation, priez pour nous !
Rome, Saint-Jean-de-Latran, 25 janvier 2024, fête de la Conversion de Saint Paul.
PAPE FRANÇOIS
