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Les 34 clochers

Blaye

Église Saint Romain de Blaye


Construite en grande partie entre 1667 et 1684, l’église est achevée à la fin du XIXe siècle.
L’église Saint Romain

 

Saint Romain de Blaye :

une étape sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle

– Sylvaine BERTALOT –

(L’essentiel des informations est tiré de L’Histoire de Blaye de l’Abbé BELLEMER

et de différents ouvrages de Johel COUTURA)

L’histoire de saint Romain

Né probablement à Carthage en 335 (sur les mêmes terres où naîtra dix-neuf ans plus tard le grand saint Augustin), Romain est ordonné prêtre par saint Martin de Tours en 372 et envoyé en mission. Il arrive à Blaye où il se met à prêcher, à convertir et à baptiser.

Sa renommée s’étend dès l’instant où, de son seul bâton de pèlerin, il brise la statue de Jupiter dans le temple dédié à ce dieu païen. Sur cet emplacement il fait élever une première église. Il meurt en 385 et ses qualités font rapidement de lui un saint que l’on vient honorer : les marins entre autres ont pour lui une grande dévotion : il aurait le don d’apaiser les tempêtes !

A l’emplacement de son oratoire est érigée une église : elle va devenir lieu de pèlerinage, étape sur le chemin qui mène les pèlerins à Saint Jacques de Compostelle ; on vient s’y recueillir sur la tombe du saint, puis plus tardivement sur celle de Roland, neveu de Charlemagne, mort à Roncevaux et enterré dans la crypte de cette église. Plusieurs documents attestent du fait que Blaye est une étape jacquaire (le Codex de Saint Jacques de  Compostelle par l’Abbé Picaud au milieu du XIIe siècle ; la Nouvelle Guide des chemins publiée en 1583 par le Baron Bonnault d’Houët ; un opuscule de Chansons de pèlerins ; les manuscrits de Compostelle et de Ripoll qui datent environ de 1139) ; une ordonnance royale de 1274 affirme d’ailleurs le privilège des Blayais de conduire sur mer les pèlerins, voyageurs prioritaires : ces derniers sont donc ainsi conduits à Bordeaux pour poursuivre ensuite leur marche vers Saint Jacques.

Parallèlement à cette ferveur des pèlerins, saint Romain jouit aussi de la faveur qu’ont pour lui les Blayais qui l’honorent tous les 24 novembre, donnant lieu à de grandes et pieuses festivités. Le lendemain, 25 novembre donc, c’est la sainte Catherine et l’on fait alors la foire, au sens propre du terme. On a aujourd’hui oublié la fête de saint Romain mais on célèbre toujours le côté païen de ces anciennes réjouissances !

La construction de l’actuelle église saint Romain

Blaye, ville d’importance, ville « maritime », ville militaire n’abrita pas qu’une seule église. A l’ancienne église saint Romain, tenue par des Pères Augustins s’ajouta bientôt l’église saint Sauveur (abbaye fondée au XIe siècle par les Bénédictins à l’emplacement de la Poste actuelle) mais existaient aussi la chapelle de sainte Luce (sur les hauteurs de Blaye : construite vers 1660 sur autorisation du Duc de Saint Simon gouverneur de Blaye et dédiée à une vierge martyr de Syracuse, l’une des patronnes de l’ordre bénédictin installé à Saint Sauveur), la chapelle du Petit Saint Martin (dans l’actuelle rue Paul Raboutet à la sortie de la citadelle, c’était une sorte de petit oratoire rappelant sans doute le passage du grand saint Martin venu ensevelir son disciple saint Romain), la chapelle de l’hôpital Saint Nicolas fondé au XIIIe siècle et le couvent des Pères Minimes installés dans la Place Forte de Blaye en 1610 par le Cardinal de Sourdis sur demande expresse du Gouverneur de Blaye d’alors, Paul d’Esparbès de Lussan.

C’est cependant l’église saint Romain actuelle qui allait demeurer église paroissiale au XXe siècle, les autres édifices ayant été soit détruits, soit désaffectés, soit simplement fermés.     

Lorsque le château de Blaye devint citadelle de Vauban au XVIIe siècle, il fallut, pour les agrandissements demandés, raser ou du moins démolir un certain nombre de bâtiments. L’ancienne église saint Romain fut de ceux-là : il fut donc nécessaire de la reconstruire dans la nouvelle ville sise au delà des remparts. Il semblerait que le nouveau terrain fût choisi par Louvois en 1665.

La première pierre du nouvel édifice fut posée le 22 août 1667, sur ce terrain en arrière des maisons construites en bordure de cours, au bas du quartier du Monteil. Elle n’est en partie achevée et ouverte au culte, dans un état très provisoire – mais qui va durer – que dix-sept ans plus tard, le 19 novembre 1684. Les travaux définitifs attendront encore quelques années, quelques décennies … puisque la façade et la voûte ne sont achevées qu’entre 1886 et 1890 (la voûte de la nef était jusqu’alors lambrissée et la façade ne dépassait pas cinq mètres de haut). C’est l’entreprise Berlureau (entrepreneur qui fit le château Segonzac) qui acheva l’édifice.

Cette façade mêle donc le classicisme du XVIIe siècle et le style sulpicien du XIXe siècle. Le portail d’entrée, surmonté de trois vitraux oblongs, est encadré de quatre pilastres et d’un fronton avec armes et chiffre de saint Romain, acrotères et croix faîtière, chaque couple de pilastres étant flanqué d’un pan de mur aveugle avec au niveau inférieur un large bossage et au niveau supérieur une niche … vide.

Dès la construction de l’édifice, faite d’après les plans de Pierre Michel Duplessy (architecte civil de la citadelle, des Fort Pâté et Médoc, de l’église Notre-Dame à Bordeaux), il est convenu qu’on ne le surmontera pas d’un clocher : Blaye est une place militaire ; cette position stratégique a ses exigences ! Malgré les désirs du conseil de fabrique en 1880, le Conseil Municipal maintient cette décision. Il est donc fort difficile de repérer cette église dans le paysage urbain blayais.

De vastes proportions (148 pieds sur 40 selon les mesures de l’époque – donc environ 49 mètres sur 13,5 mètres), elle comprend une large nef et deux bas-côtés sur lesquels s’ouvrent six chapelles, quatre latérales et une de part et d’autre du chœur.

Elle est finalement consacrée le 16 juillet 1939, sous l’autorité de Monseigneur Feltin, archevêque de Bordeaux. Diverses plaques rappellent cet événement ainsi que les heureux donateurs qui ont participé à la construction ou à la restauration de cette église : Comtesse de Luppé au XIXe siècle, famille Binaud-Boyer ou Bernard Delor au XXe siècle.

L’intérieur de l’église

En parcourant l’église, on peut observer les vitraux en grisaille exécutés par Dagran en 1890 et le chemin de croix sur toile du XIXe siècle. Nous la parcourrons depuis le chœur, dans le sens des aiguilles d’une montre.

 

            Le maître-autel

Il est en marbre blanc plaqué d’émaux, avec inscriptions latines, surmonté de trois clochetons. La porte du tabernacle est une œuvre récente.

 

            La chapelle Saint Barthélémy

Elle abrite un petit autel sur lequel figure un reliquaire. Ce dernier renferme un fragment de côte de saint Romain. D’après la légende, le roi Dagobert venu se recueillir sur la tombe de son frère Caribert, possesseur de Blaye, aurait emporté les reliques de saint Romain pour les déposer à Saint Denis. Une côte fut récupérée en 1768 par le curé de saint Romain la Virvée. C’est un fragment de cette dernière qu’obtint la paroisse de Blaye en 1892 (ses propres reliques ayant été perdues au cours de la Révolution), qui l’installa en grande pompe dans cette église.

 

            La sacristie

Elle ne présente aucun mobilier particulièrement remarquable. On y voit une cage d’escalier en pierre, récemment rénovée, permettant l’accès à la tribune surplombant la chapelle saint Jacques.

 

            La chapelle Saint Jacques

Deux éléments d’importance y figurent. Tout d’abord un ensemble sulpicien de la Sainte Famille réalisé au XIXe siècle. Puis une plaque commémorative des prêtres réfractaires morts sous la Révolution en déportation à Blaye ou au Fort Pâté. En 1793, ces prêtres avaient été déplacés de Tours à Bordeaux puis à Blaye. On les transporta ensuite à Bourg, puis à nouveau à Blaye et enfin au Fort Pâté. Au cours de l’été, on ramena les malades à Bordeaux, puis les valides pour l’hiver au Fort du Hâ. En décembre, les malades furent renvoyés au Fort Pâté tandis que les valides revenaient à la Citadelle de Blaye jusqu’en novembre. De là, avec ceux emprisonnés au Pâté et à Bordeaux, ils devaient être embarqués pour la Guyane française et retrouvèrent sur les pontons de Rochefort 800 autres prêtres réfractaires … L’Abbé Bellemer donne des précisions sur vingt-quatre d’entre eux dont une religieuse originaire de Blaye.

 

            La chapelle Notre-Dame

On peut y voir un retable et une vierge en plâtre du début du XIXe siècle. Y figure également un grand tableau d’un certain Rousseau, daté de 1939, année de la consécration de l’église et qui rappelle le miracle de saint Romain.

 

            Les bénitiers

Un grand et un petit. Ce sont de véritables tridacnes (gros coquillages).

 

            L’orgue

Daté de 1882 il est l’œuvre du facteur Wenner-Maille. Relevé en 1957, c’est au cours des années 1990 qu’il est entièrement rénové par le facteur de Saintes Oberthür. Devant le buffet en bois brut était posée une vierge en bois doré, les bras ouverts, montée sur un globe et qui date de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle. Elle se trouve maintenant en avant du choeur.

 

            Les fonts baptismaux

Ils se situaient dans l’angle intérieur gauche.

 

            La chaire

En acajou massif appuyée sur un seul pilier, elle fut construite par Berluzeau, fabricant de meubles à Blaye, signée Mondet sur un plan de Nadaud. De 7 mètres de haut sur 3,5 mètres de large, elle est ornée du chrisme et des quatre évangélistes : Jean (aigle), Luc (taureau), Marc (lion), Matthieu (ange).

 

            La chapelle saint Joseph

Elle abrite un autel en bois peint (fin XVIIIe siècle – début XIXe siècle) et un grand tableau représentant Moïse.

 

            La pièce faisant pendant à la sacristie

Elle n’offre que l’intérêt de mener à la tribune surplombant la chapelle saint Honoré, ainsi que d’offrir l’accès aux combles de l’église.

 

            La chapelle saint Crépin et saint Crépinien

Chapelle consacrée au Sacré Cœur, décorée par Terral en 1911 et abritant une statue de 2,10 mètres peinte par le même Terral en 1910.

 

 La chapelle saint Honoré

Décorée par Millet en 1893, c’est là que l’on peut admirer l’élément le plus remarquable et le plus émouvant de cette église – un Christ daté du XVIIe siècle, le Christ de Saint Sauveur, repeint par Terral en 1910.

Cette sculpture magnifique – œuvre d’un mendiant disparu après l’avoir réalisée dans une seule poutre -, qui figurait dans l’église Saint Sauveur, qui fut mutilée puis cachée durant la Révolution et enfin installée à Saint Romain après la destruction de cette même église Saint Sauveur, est entourée de toute une légende, dont l’Abbé Bellemer donne une version dans son Histoire de Blaye (celle parue sous la plume de M. X. dans le journal L’Espérance du 21 février 1858) et dont une version abrégée fut publiée en 1885 à Blaye, dédiée à Mme Veuve K(arpowich), née Régnier (avec la mention suivante sur la couverture : « un Pater et un Ave pour la personne qui donne cette légende »). L’Abbé Bellemer rapporte également un courrier du peintre Jean Joseph Taillasson à sa mère, dans lequel il évoque le fait que ce Christ aurait été offert à l’abbaye Saint Sauveur par son bisaïeul —sans préciser que son origine fût mystérieuse et niant l’autre légende d’alors qui l’attribuait à Michel-Ange ! Nous sommes en 1796 : il adjure sa mère soit de faire en sorte que le Christ soit rétabli dans une église, soit de le récupérer.

 

Voilà maintenant le commentaire mystique qu’en faisait M. X. dans le journal L’Espérance du 14 février 1858 :

« C’est (un) Christ sculpté en bois, de grandeur naturelle, d’une admirable perfection. Avouez que vous avez rarement vu un plus beau Christ … C’est bien là l’Homme-Dieu crucifié. Le ciseau de l’artiste a su, sur cette croix, écrire l’ineffable poème de la mort du Juste : le mystère de la Rédemption, le mystère insondable de l’amour infini, est là vivant devant nous : c’est le résumé éloquent, dramatique, de l’épopée chrétienne. Le corps est admirablement moulé, les formes sont gracieuses, élégantes. C’est le type le plus pur de la beauté humaine : la force, la souplesse, l’énergie éclatent sur tous ces muscles ; l’intelligence, la sensibilité la plus délicate, le dévouement, toutes les qualités morales de l’homme rayonnent sur ce front couronné d’épines … L’attitude est noble, naturelle …, pas la moindre gêne, pas le moindre effort …, rien de tourmenté, d’affecté … et pourtant, quelle fatigue inouïe dans l’affaissement de ces membres ! Les chairs saignent et palpitent ; les nerfs tressaillent ; quel monde de douleur sur cette figure juvénile ! Quel abîme de souffrance dans tous ces traits, sur tous ces membres épuisés ! Que d’angoisses dans cette poitrine qui semble se soulever et s’abaisser au souffle de plus en plus insensible de la victime ! La sueur glacée de l’agonie coule abondante sur le front pâli, sur les joues amaigries ; les yeux s’éteignent, les lèvres tremblent et frémissent, les narines se dilatent … de seconde en seconde , la mort étreint plus fortement sa proie ; et la bouche, dans un suprême et dernier effort, s’entr’ouvre pour bénir et pardonner, avant de se fermer pour jamais !

O ineffable magie du ciseau ! Triomphe sublime de l’art ! Là, sur cette croix à laquelle il est cloué, c’est bien un homme, un fils de la femme, un être fragile et périssable qui va mourir ; et en même temps, c’est plus qu’un homme, c’est un Dieu ! C’est le Juste par excellence, le juste sans tâche, qui expire ! Quelle résignation surhumaine ! Quelle majesté touchante et douce sur le front de la victime ! Quelle grandeur dans le sacrifice ! Quelles effluves d’amour, d’un amour sans bornes, s’échappent de ces yeux, de cette bouche, de ces blessures ! Quelle douleur ! douleur infinie, douleur qu’une âme humaine ne saurait souffrir, et qu’un Dieu seul peut contenir dans l’immensité d’une miséricorde infinie ! …

Comme il comprenait bien le mystère chrétien, l’artiste inconnu qui a exécuté ce chef-d’œuvre ! … Inclinons-nous devant son ouvrage : ce crucifix, en même temps qu’il est un symbole religieux, est aussi l’emblème du génie, si souvent, en ce bas monde, torturé, crucifié, par l’ignorance et l’envie ».

L’histoire de Blaye a été écrite au XIXe siècle par l’Abbé Emile BELLEMER (1830-1912) qui, avant d’être historien de sa ville natale, fut un prêtre vénéré. Ordonné à Bordeaux en 1855 puis professeur au collège de Blaye de 1856 à 1868, à une époque où ce dernier était un établissement scolaire religieux, il est inhumé au cimetière de Blaye.

Comme nombre d’ecclésiastiques, l’Abbé Bellemer possédait son propre calice. Cet ouvrage en vermeil, haut de 30 centimètres (9 pour le calice lui-même) atteint 15,5 centimètres dans sa plus grande largeur (9 à son sommet).

Il présente l’intérêt d’être historié de haut en bas de scènes et images bibliques :

sur le vase on peut voir l’Agneau de Dieu, la vierge Marie et Saint Pierre, en médaillons séparés symboliquement par des épis de blé et des grappes de raisin.
sur le pied, des têtes d’anges.
sur la base, le Baptême du Christ, la Samaritaine et la Crucifixion.
en bordure, des têtes d’anges séparées par des fruits et des céréales.

Il est gravé à sa base d’une inscription latine :

« P.E. BELLEMER PRESBYT XXII DEC. 1855 ECCLESIAM S. ROMANI BLAVIÆ HOC CALICE VIV. DOTAVIT QUISQUIS ES PIE SACERDOS RECORD. MEI AD ALTARE DOMINI. »

P. E. Bellemer, prêtre le 22 décembre 1855, a fait don de son vivant à l’église Saint Romain de Blaye de ce calice.

« Qui que tu sois pieux prêtre souviens-toi de moi à l’autel du Seigneur. »

Il est accompagné de sa patène de même métal (large de 13,5 cm), gravée d’une croix sur son envers, avec une base finement ouvragée, mais qui malheureusement comporte deux dégradations légères sur son pourtour. Le tout est protégé par un étui en cuir, tubulaire, dont le couvercle a subi les outrages du temps ; un cercle de carton, recouvert lui aussi de cuir, permet d’isoler, à l’intérieur même de ce fourreau, la patène du calice.

Après avoir été conservé au presbytère de Blaye, puis exposé au Musée d’Histoire et d’Art du Pays Blayais dans la Citadelle dans les années 90, rendu aux prêtres de la paroisse, il est aujourd’hui à nouveau utilisé chaque dimanche lors de l’Eucharistie.

La chapelle Saint Nicolas de l'hôpital

En 1810, le retable du XVIIe siècle en bois et peinture à l’huile sur toile de la chapelle latérale du couvent des Minimes de la Citadelle est remis à la mère supérieure des Filles de la Charité de l’hôpital de Blaye.

Église Sainte-Luce (XVIIe siècle)

En 1660, le duc de Saint-Simon donne à l’abbé de Fonteneil 10 journaux de terre pour bâtir dans la proche banlieue de Blaye une nouvelle église dédiée à Sainte-Luce. De petites dimensions, l’édifice se compose de trois nefs régulières.

Saint Romain patron de Blaye


la vie de Saint Romain

Saint Romain prêtre (✝ v. 380)

Moine puis Prêtre d’origine « africaine » (sans doute berbère), né dans la première moitié du IV° siècle (à Carthage, en 335 ?, … il précède de peu Saint Augustin, né en 354).

Sa vie est contée dans un manuscrit latin du X° siècle traduit pas l’abbé BELLEMER en 1890.

Sa réputation de sainteté est vite reconnue, grâce aux miracles qui lui sont attribués.

Une nuit « une voix du ciel s’adresse à lui : Bon et fidèle serviteur, lève-toi promptement, sors de ce pays qui t’a vu naître, hâte-toi de prendre une trirème pour traverser la mer. Un bon vent et une heureuse navigation t’amèneront jusqu’à la ville de Bordeaux. C’est là que tu demanderas où est située une place forte appelée Blaye. Là, tu trouveras un temple élevé au démon ; tu t’armeras d’audace pour le renverser et le réduite à néant et sur ces ruines tu bâtiras une église au vrai Dieu »

De multiples péripéties pendant ce voyage : Il accoste à Narbonne, ville où de nombreux miracles lui sont attribués. Puis à Toulouse, où, en songe, il s’ « entretient » avec Saint Saturnin, qui le conforte dans sa mission (NB : Au moins deux paroisses de notre doyenné sont placées sous la protection de saint évêque de Toulouse : Berson et Braud)

Arrivé à Blaye, Romain dut subir de nombreuses persécutions. Mais Dieu lui promis l’aide d’un prêtre pour accomplir sa mission : Ce fut le Grand Saint Martin de Tours qui accourut : La rencontre eut elle lieu à Sait Martin Lacaussade ?

Ensemble, suppliant Dieu, ils brandissent leur bâton apostolique et « l’ignoble divinité croule avec fracas sur le sol, toute brisée et réduite en poussière » ; et le temple des idoles fut transformé en église.

Avant de repartir vers Tours, Saint Martin éleva Romain à la dignité du sacerdoce (372).

Romain se consacrait à sa mission d’évangélisation et sa réputation de sainteté ne cessait de grandir

Averti de la fin prochaine de Romain, St Martin revint à Blaye pour recueillir le dernier souffle de son disciple ; sa mort est datée d’environ 385.

Enterré à Blaye, sa sépulture est le témoin de prodiges : «Chaque année on voit pousser sur son tombeau de grandes fleurs d’une blancheur de neige, au parfum le plus suave. Cueillies avec respect, ces fleurs ont plus d’une fois procuré la guérison à un grand nombre de malades »

En outre, en souvenir de sa propre expérience en Méditerranée, « jamais on ne vit périr le nautonier qui, pris au milieu des vagues, invoquait Saint Romain et pouvait jeter un regard sur la basilique où reposait ses cendres ».

Voir également : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/9360/Saint-Romain.html (site de l’Eglise de France) :
« Le prêtre Romain vint sur les bords de la Garonne au IVe siècle, et évangélisa la ville de Blaye. Il fut inhumé par saint Martin de Tours. Sur sa tombe, à Blaye, s’éleva une basilique célèbre par la sépulture de Roland, le compagnon de Charlemagne. Saint Romain de Blaye était connu de Grégoire de Tours qui en parle dans son ‘De gloria confessorum’, cap. 5. Saint Romain est le patron de la ville de Blaye et le titulaire clé son église paroissiale. »
Dans la place forte de Blaye sur le territoire de Bordeaux, vers 380, saint Romain, prêtre.

Outre St Romain de Blaye, l’Eglise de France recense 14 autres saints Romain dont les derniers, 2 prêtres polonais morts en déportation pendant la deuxième guerre mondiale, et un ermite libanais mort en 1978.

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