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Les 34 clochers

St Paul de Blaye

Église de Saint Paul de Blaye

L’église Saint Paul a été construite en 1900, la précédente église menaçant ruine.

L’église Saint Paul est de style néo-roman. Si elle ne présente aucune particularité architecturale, elle abrite en revanche un remarquable ensemble de vitraux réalisés par Pierre Gustave Dagrand, peintre verrier né à Bordeaux en 1839. Chaque vitrail est le don généreux d’un Saint-Paulais.

La statue de Saint Paul

Cette sculpture du XVIIe siècle représente Saint Paul vêtu d’un remarquable drapé, il tient dans sa main droite les Évangiles et de sa main gauche une longue épée dont la crosse représente une tête de chien. Par ses lettres et ses prédications, l’apôtre Saint Paul fait découvrir Jésus. Il est mené au supplice et exécuté en l’an 60, âgé de 68 ans.

 

La statue de Saint Augustin

Cette sculpture du XVIIe siècle représente Saint Augustin avec tous les attributs sacerdotaux. De la main droite, il présente le cœur du Christ, et de la gauche, il tient la crosse épiscopale. Saint Augustin, évêque et docteur de l’Église, né le 13 novembre 354 à Thagaste en Afrique du Nord, mort en 430 à Hippone, Père de l’Église catholique, est regardé comme la parole de l’Église contre les hérétiques, l’esprit qui anime les conciles d’Afrique.

D’après « Le patrimoine des communes de la Gironde » – Flohic éditions

Voici la notice élaborée par l'association des amis de l'église:

Avant – Propos

Cette brochure a été écrite dans le but de faire découvrir l’église Saint Eutrope toute en expliquant le sens des éléments que l’on y découvre. « De tous les monuments, l’église est celui qui est le plus chargé de sens ››. L’architecture, les sculptures, les peintures, les vitraux constituent un décor « qui raconte une histoire intemporelle, l ‘histoire chrétienne ››.

Pour rédiger le texte qui suit l’auteur s’est beaucoup aidé d ‘internet, ainsi que des ouvrages suivants.’

Maurice Jadouin – « St. Paul en Blayais ›› – Auto-édition 1985

Mathilde Lavenu et Victorine Mataouchek – « Dictionnaire d’architecture ›› – Ed Jean-Paul Gisserot 1999

Dominique Audrerie – « Savoir visiter un monument » – Editions Sud Ouest 2007

Le premier ouvrage cité est introuvable en librairie, les deux autres sont des petits l Ivres que l ‘auteur recommande au visiteur intéressé a mettre un nom et un sens aux choses qu ‘il voit.

Bonne visite AEMVE

L’église de Saint-Paul a été inaugurée en 1900, elle fut édifiée à l’emplacement d’une ancienne église romane devenue exiguë’ et vétuste. Les actes du conseil municipal de l’époque notent l ‘effort considérable que cette construction a demandé suite à la crise du phylloxéra qui venait de détruire le vignoble. Pourtant, grâce à la ténacité et la générosité du curé Fulcran Antoine Orssaud et de ses paroissiens le projet fut mené à bien: sur les 65000 F qu’ont nécessité la construction, les deux tiers ont été couverts par une souscription publique. Bien qu’inaugurée le 19 septembre 1900, le dernier solde ne fut versé qu’en 1902 à l’entreprise Labat de Libourne qui a assuré l’édification sur les plans de l ‘architecte Dupuis.

L’extérieur

C’est en venant de Bordeaux par la RDI37, après avoir franchi le lieu-dit La Pistolette, que le vue sur l’église est la plus évocatrice. On voit les belles proportions du bâtiment avec sa haute nef centrale contrebutée par les deux bas-côtés, le chevet allongé semi-circulaire bien marqué par son décrochement, et la flèche à l’autre extrémité, élancée dans la tradition de celles des églises de la fin du XIXème siècle en Gironde. En revanche quand on parvient à l’église en traversant le village, on apprécie moins la masse du bâtiment qui barre la perspective de la rue du 19 mars 1962.

On recommande de faire le tour de 1’édifice avant d’y pénétrer, on pourra ainsi apprécier la belle unité de construction et admirer notamment à l’est le chevet pentagonal avec ses 5 baies de plein-cintre soulignées d’une voussure. Les contreforts peu saillants atteignent la corniche du toit à modillons, ils contribuent à donner légèreté et élancement à ce chevet.

Le clocher

La tour du clocher sert de porche d’entrée. Son élévation est renforcée par deux contreforts à chaque angle dont la saillie diminue en trois niveaux à mesure qu’ils s’élèvent vers la flèche.

A ces trois niveaux correspondent les ouvertures du clocher : en rez-de-sol, l’arc d’entrée repose sur des corniches copiant des chapiteaux, puis une baie géminée surmontée d’une rosace polylobée dont le centre dessine un motif cruciforme, enfin au niveau des cloches une seconde baie géminée sur colonnettes avec oculus s’intègre dans un arc en plein-cintre. Cette façade est ornée de motifs en faible saillie qui souligne l’alternance des ouvertures 1 voussure au-dessus de la première baie géminée, bandeau façon mâchicoulis, bandeau puis corniche à modillons qui reproduit celle du chevet. Le clocher est surmonté d’une flèche flanquée de quatre clochetons qui alternent avec quatre lucanes.

La cloche.

Dans les archives de la commune on trouve une facture de la même époque que l’église elle-même, pour la fabrication et l’installation d’un beffroi métallique devant recevoir deux cloches. Pourtant le beffroi actuel est en bois avec une seule cloche. Ce beffroi a du être installé au moment de l’électrification de la cloche. Cette cloche est de belle dimension puisque son ouverture extérieure et sa hauteur, anses comprises, sont proches de 120 cm, ce qui devrait lui donner un poids proche de 1 tonne sans compter le joug qui la soutient

Celui-ci est en fer, sa forme cintrée permet que l’axe de balancement soit sensiblement au même niveau que le point d’attache du battant. Cette disposition réduit l’effort transmis au beffroi et à la maçonnerie et permet une mise à la volée plus aisée et à pleine puissance. Si cette cloche a été installée en 1910, son électrification ne date que des années 50 (bien après celle de l’église qui a été réalisée en 1935). Il a alors été ajouté un marteau extérieur supplémentaire actionné par un électro- aimant qui vient frapper la cloche brièvement. Ce dispositif est utilisé habituellement pour le tintement des heures lorsqu’il y a une horloge implantée sur le clocher, ici il sert pour les sons courts comme dans les premières mesures de l’angélus. Le bronze de la cloche possède un riche ensemble d’ornementations et d’inscriptions, malheureusement couvert en partie de fiente d’oiseaux. (Depuis 2005 des grilles anti- pigeons ont été installées dans les baies de clocher mais la cloche n’a pas été nettoyée)

Entre des guirlandes végétales de grappes et feuilles de vigne on lit les inscriptions suivantes :

«J »aí été bénite Ie 4 Septembre 1910, 5.5. Pie X étant pape, le cardinal Andrieux Archevêque de Bordeaux, I ‘abbé H. Frede Cure’ et Mr. J. Bouillet, Maire de St. Paul. J ‘ai eu comme parrain Mr. L. Charlassier et pour marraine Mme Marie Hélène Goupil ››

« Marie Hélène Joseph ››, le nom de baptême de la cloche avec au-dessus l’effigie sculptée de la vierge : les mains jointes, une couronne sur la tête, sur un nuage, des étoiles à ses pieds, elle écrase le serpent symbole du démon.

<< G. et L. Bollée, fondeur » de cloches à Orléans ››. Il s’agit d’une famille de fondeurs de cloches depuis 1715 sur 8 générations. Au-dessus de l’inscription se trouvent les armoiries du cardinal Andrieux.

Interrogé, un spécialiste a indiqué que le son émis par la cloche de l’église, compte tenu de ses dimensions, devait être compris entre un Mib3 (3ll,lHz) et un Mi3 (329,6Hz).

L’angélus sonne trois fois par jour, matin, midi et soir, appel au recueillement et à la prière pour les chrétiens.

 

L’intérieur

Dès l’entrée dans l’église, on est frappé par la luminosité de l’édifice qu’accentue le ton de la pierre. Ce sont principalement les dix oculi quadrilobés en haut de la nef principale qui illuminent celle-ci, et c’est le choix de la pierre de Jonzac pour la construction de l’édifice qui lui donne cette belle couleur blanc crème.

L’église est construite sans transept, sur plan basilical à trois nefs : une nef centrale et deux nefs collatérales (bas-côté nord et bas-côté sud), à l’image des basiliques romaines. Dans la symbolique chrétienne, la nef est << le navire des baptisés faisant route ensemble ›› dans une démarche initiatique qui part de l’entrée et aboutit à l’autel où se célèbre le mystère divin. Elle est orientée Est-Ouest, vers le soleil levant, le soleil renaissant, symbole du Christ ressuscité. L’orientation Est-Ouest était la règle dans la construction des églises primitives, par la suite elle a pu être détournée pour des questions d’urbanisme (Exemples proches : Saint-Seurin-de-Cursac, Saint-Adrony et Bourg-sur-Gironde)

Les trois nefs comportent cinq travées, dont la première de dimension moindre en longueur. Elles s’inscrivent dans un rectangle de 21,45 m de longueur et de 13,35m de largeur qui forme un rectangle d’or, la << Divine Proportion ›› des Grecs, symbole d’ham1onie universelle. Le chœur, d’une longueur totale de 8,5m et de largeur 5,80m prolonge la nef centrale d’une travée et d’une abside pentagonale. Dans la direction de l’Est et dans l’axe de l’édifice, une pierre de consécration cruciforme intégrée au mur indique les dates de construction : 1899-1900. Une plaque à l’entrée de l’église érigée lors des cérémonies du centenaire rappelle son inauguration.

L’église est entièrement voûtée d’arêtes nervurées avec clefs sculptées de symboles. La hauteur de la voûte sous les arcs doubleaux est de 9,70 m. L’abside possède une hauteur légèrement inférieure.

Quand on regarde vers l’entrée, on aperçoit la tribune construite sur un arc bombé qui coiffe la première travée de la nef centrale. La tribune est sécurisée par un garde-corps formé de balustres constituées de colonnettes engagées. On y accède par un escalier situé dans le bas- côté sud. Cet escalier mène également au clocher par une porte au centre de la tribune.

Le pavement de l’église est fait de carreaux rouges et blancs posés en diagonale. On retrouve ce type de dallage dans l’église Saint Romain de Blaye. Le carrelage ménage une allée centrale dallée de pierre.

Le Chœur.

C’est le lieu le plus sacré où se célèbrent les offices et où se tiennent les clercs et les laïcs chargés d’une fonction. Au cours de la messe, le prêtre officiant face à la communauté des fidèles réunis dans la nef, célèbre l’eucharistie sur l’autel, célébration du sacrifice du corps et du sang de Jésus Christ présent sous les espèces du pain et du vin. « La messe est à la fois et inséparablement le mémorial sacrificiel dans lequel se perpétue le sacrifice de la croix, et le banquet sacré de la communion au Corps et au Sang du Seigneur ››. On remarquera sur le devant de l’autel la belle sculpture sur bois représentant l’Agnus Dei offert récemment par la commune

L’œil est attire vers le chœur par la grande croix moderne en bois sur laquelle a été fixe un Christ ancien, et les deux grandes statues anciennes placées de pan et d’autre de l’autel. Le crucifix est le symbole chrétien rappelant la Crucifixion, c’est-à-dire le crucifiement de Jésus-Christ, mort attaché sur une croix. La croix, le symbole par lequel tous les chrétiens se reconnaissent. La condamnation et le supplice de Jésus constituent << la Passion ›>, commémorée chaque vendredi avant Pâques, le Vendredi-Saint. C’est cet épisode que décrit le Chemin-de-Croix en 14 panneaux suspendus dans l’église. La croix est également pour le chrétien le symbole de la Résurrection du Christ, survenue le jour de Pâques. La croix représente la promesse de rédemption. C’est de ce fait le symbole prépondérant dans l’église de Saint-Paul comme dans toute église chrétienne et on le rencontre sur tous les objets et meubles liés à la liturgie.

Les deux statues de bois du XVIIème siècle se trouvaient intégrées au retable de l’ancienne église comme on peut le voir sur l’une des photos présentées à l’entrée. La statue de gauche représente Saint Paul tenant dans les mains ses attributs: le livre de ses épîtres et le glaive de son supplice. La statue de droite est celle de Saint Augustin, l’évêque d’Hippone (l’actuelle Annaba en Algérie), tenant la crosse épiscopale dans sa main gauche et un cœur dans sa main droite pour illustrer ce passage des Confessions où il proclame << Voilà mon cœur, ô Dieu ››.

L’ensemble des vitraux réalisés par Pierre Gustave Dagrant, maître verrier de Bordeaux, est remarquable par son homogénéité. Ils ont été offerts à l’église par des habitants de la paroisse, comme indiqué sur chaque vitrail. Dagrant a réalisé beaucoup de vitraux d’église dans toute l’Aquitaine, jusqu’en Charente; proche de Saint-Paul on peut citer Blaye (vitraux géométriques) et Saint-Girons-d’Aiguevives (pour certains). C’est à Saint-Paul que cet artiste s’est le plus pleinement exprimé. A Blaye les vitraux de Dagrant ont des motifs géométriques végétaux, on peut en avoir une idée sans avoir à se déplacer sur place en contemplant les Vitraux situés en haut de la nef centrale.

Les Vitraux du chœur rassemblent la Sainte Famille et les deux grandes figures du christianisme que sont les deux apôtres Pierre et Paul.

Le vitrail du Sacré Cœur se trouve dans l’axe du chœur au-dessus de l’autel. Jésus est en toge rouge, signe de sa royauté, sa bénédiction de trois doigts rappelle la Sainte Trinité; le cœur de Jésus symbolise son amour pour l’humanité. Vitrail offert par l’abbé Fulcran Orssaud, curé de la paroisse qui joua un rôle déterminant dans l’édification de l’église.

A la droite de Jésus est placée sa mère, Marie, sur le vitrail de la Vierge à l’Enfant portant une colombe dans ses mains, ici symbole d’amour et de paix. La Vierge est vêtue de son traditionnel manteau bleu étoilé et porte sa couronne de reine du ciel.

A gauche de Jésus, le vitrail de Saint Joseph. Le mari de Marie, père adoptif de Jésus, est représenté âgé, à la barbe blanche, un lys à la main symbole de pureté; l’autre main sur le cœur symbolise sa fidélité.

A gauche du chœur, à la suite du vitrail de Saint Pierre, se trouve le vitrail de Sainte Anne, mère de Marie. Cette dernière y est représentée enfant près de sa mère et dans une attitude d’extase.

En face, à droite du chœur, à la suite de Saint Paul, le vitrail de Sainte Élisabeth, cousine de Marie et mère de Jean le Baptiste. Elle porte un oriflamme où sont inscrits les mots qu’elle a prononcés devant Marie enceinte de Jésus (épisode de la Visitation) : benedicta tu in mulíeribus (tu es bénie entre toutes les femmes).

Sur le premier pilier gauche du chœur se trouve accrochée une bannière représentant le Christ-Roi. Elle suivait autrefois les processions.

On notera l’estrade de pierre sur laquelle est installée la table eucharistique qui a remplacé l’ancien autel pour les besoins de la liturgie après le concile Vatican II. A la place de cet autel on a placé la cuve baptismale en marbre blanc veiné de gris qui ne sert plus durant les baptêmes, le prêtre préférant verser l’eau sur la tête du baptisé au-dessus d’une cuvette de laiton ouvragé. Sur la marche de l’estrade on voit les traces de la Sainte-Table qui existait à l’origine comme dans toutes les églises. Il s’agissait d’une balustrade ornée d’une nappe devant laquelle les fidèles s’agenouillaient pour recevoir l’hostie de la communion des mains du prêtre, symbole de la Cène, le dernier repas de Jésus pris avec les douze apôtres le soir du Jeudi saint : Jésus y institua le sacrement de l’Eucharistie en distribuant le pain et le vin tout en prononçant :  

 << Ceci est mon corps, ceci est mon sang ››. La balustrade de l’église de Saint Paul était en pierre de 70 cm environ avec une ouverture centrale de communication entre le chœur et la nef.

La nef

Nous vous proposons de continuer la visite par l’autel du Saint-Sacrement situé au départ du Collatéral gauche et de suivre les stations numérotées du Chemin de Croix. L’autel du Saint-Sacrement mérite une station, la petite flamme rouge indique la présence de Jésus au tabernacle de cet autel : chrétiens recueillons-nous un instant.

Au-dessus de l’autel du Saint-Sacrement se trouve une statue Sacré-Cœur de Jésus en plâtre peinte en couleur pierre : le Christ les bras ouverts en signe d’accueil, les attributs de la Passion à ses pieds (couronne d’épines, marteau et clous) symboles de sa victoire sur la mort, de sa Résurrection. A gauche de l’autel, accroché au mur nord, une représentation de Jésus, image de la Miséricorde Divine. « Peins-moi tel que tu me vois » a dit le Christ à Faustine Kowalska (1905-1938), lors de ses apparitions. Il a ajouté « Je promets que l ‘âme qui honorera cette image ne sera pas perdue. ” Sainte Faustine a été canonisée par Jean- Paul II en 2000.

De cet endroit débute les 14 panneaux du Chemin de Croix qui retracent les 14 moments forts de la Passion du Christ. Les peintures de ces panneaux ont été exécutées sur tôle, leur encadrement de bois est digne d’attention.

Le premier vitrail situé au-dessus de la première station du Chemin de Croix est le vitrail de Marie-Madeleine identifiable par son vêtement rouge et sa longue chevelure de pécheresse. La sainte (fêtée le 22 juillet) tient le vase de parfum de nard qu’elle a versé sur Jésus lors du repas chez Simon le lépreux. Aussi est-elle la patronne des «filles repenties» et des parfumeurs.

Puis le vitrail de Saint Jean: le disciple bien aimé du Christ (fêté le 27 décembre) tient dans ses mains le livre et la plume pour signifier qu’il fut un auteur important du Nouveau Testament (Évangile, Épîtres, Apocalypse) qui lui vaut d’être le saint patron des libraires. A ses pieds se trouve son symbole, l’aigle. Rappelons que les symboles des autres évangélistes sont le lion pour Saint Marc, le Taureau pour Saint Luc et la forme humaine pour Saint Matthieu.

Sur le vitrail de Sainte Marguerite, la sainte (fin IIème- début IIIème siècle, fêté le 16 novembre) est représentée avec deux de ses attributs: le dragon enchaîné et la croix, ceux- ci pour indiquer qu’emprisonnée pour sa foi elle a vaincu par le signe de la croix le démon qui lui était apparu sous la forme d’une bête monstrueuse. Une légende veut qu’elle fut avalée par un dragon et qu’elle soit sortie de ses entrailles grâce au signe de la croix : par analogie, elle est la patronne des sages-femmes et des accouchées.

Le confessionnal, isoloir de bois qui accueille prêtre confesseur et fidèles pour le sacrement du pardon. Il s’agit ici d’une œuvre de la fin du XIXème début du XXème siècle à la porte finement découpée: il a dû être placé dans l’église pour libérer celui plus ancien qu’on verra dans le collatéral sud.

Vitrail de Saint Antoine de Padoue : le saint (1195-1231, fêté le 13 juin) est figuré dans sa bure de franciscain tenant dans ses bras l’Enfant Jésus, un lys à la main symbole de pureté. Cette image traduit l’apparition dont fut témoin le saint homme pendant la nuit. Portugais d’origine, orateur et érudit, il fut célèbre pour ses prêches en France et en Italie, notamment à Padoue. Les explorateurs portugais du XVème siècle le prirent comme saint patron, aussi est-il devenu le patron des marins et des naufragés. On l’invoque également pour beaucoup d’autres causes.

Les deux plaques de marbre au mur ont été placées par les fidèles en mémoire de deux curés particulièrement appréciés : Jean-Baptiste Dubourg de 1846 à 1853 et Henry Frède de 1904 à 1927.

Sous le vitrail une bannière a été accrochée, elle représente l’église de Saint-Paul dans les champs. Cette bannière suivait autrefois les fidèles au moment de la procession des Rogations, occasion pour demander à Dieu des récoltes abondantes.

Sur le sol une pierre de taille dont la mémoire de son origine et de sa fonction éventuelle ont été perdues. Peut-être une des pierres de l’ancienne église.

On arrive à l’angle ouest du bas-côté nord, c’est souvent là que, traditionnellement, se trouvent les Fonts baptismaux des églises. C’est en ce lieu qu’autrefois le prêtre baptisait, après la messe dominicale. Le rituel n’a pas changé et de l’eau est versée sur la tête par le prêtre en disant:     << Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ››. L’eau est un principe sacré de valeur universelle qui joue un rôle fondamental dans les trois principales religions monothéistes. Dans le bénitier d’entrée de l’église, l’eau bénite avec laquelle le chrétien fait sur lui le Signe de la Croix est un rappel symbolique de l’acte du baptême. Dans l’église de Saint-Paul on trouve deux bénitiers de part et d’autre de l’entrée, en forme de coquille Saint-Jacques et du même marbre que la cuve baptismale déplacée dans le chœur. La cuve baptismale a été remplacée par une structure massive en pierre qui servit d’autel pour des cérémonies à assistance réduite. Les fonts baptismaux sont fermés par une grille à deux vantaux en fer forgé dominé d’une fleur de lys.

Vitrail de Saint Fulcran : Arsinde épouse du conte de Toulouse ne lui ayant pas donné d’enfant, Saint Fulcran lui suggéra un pèlerinage au sanctuaire de Sainte Foy à Conques. Elle eut deux fils. A la suite de cet épisode, les femmes de la région de Lodève s’adressèrent à saint Fulcran pour avoir des enfants, et donnèrent ce prénom à leur premier né. Saint Fulcran (949-1046, fêté le 13 février) fut la trentième évêque de Lodève et saint patron de la ville. L’abbé Orssaud, initiateur de la présente église de Saint Paul, portait le prénom de Fulcran ainsi que celui d’Antoine

Vitrail de Saint Jean-Baptiste   et   Vitrail de Saint Louis:

Jean le Précurseur (fêté le24 juin), fils du prêtre Zacharie et d’Élisabeth, cousine de Marie la mère de Jésus. Sa naissance est annoncée à Zacharie par l’archange Gabriel. Selon l’Évangile, Jean mena une vie d’ascèse «caché dans le désert››, se nourrissant frugalement de «sauterelles et de miel sauvage››, aussi est-il représenté traditionnellement vêtu de peau de bête, avec ses attributs : un long bâton se terminant par une croix entouré d’un ruban où il est écrit : ecce agnus dei, voici Panneau de Dieu ; l’agneau, symbole du Christ, représenté à ses pieds. Il a baptisé Jésus dans l’eau du Jourdain et à ce titre figure souvent au vitrail des fonts baptismaux. Il a été décrété patron des Canadiens français par Pie X. Il est également le saint patron des couteliers en référence à son supplice.

Sous le vitrail se trouve l`ancienne le croix (l,9m x lm) qui autrefois dominait le sommet du clocher: elle possède deux cercles concentriques dans lesquels on peut voir le symbole de la terre et du ciel réunis par la croix. On y a plaqué récemment un crucifix ancien.

On passe au bas-côté sud, à l’angle opposé. Là se trouve l’escalier de pierre qui monte à la tribune et de là au clocher On remarque à cet endroit que les murs ont conservé le marquage des pierres à la peinture rouge, goût de l’époque, qui a disparu ailleurs du fait du ravalement de l’intérieur de l’église qui a eu lieu il y a quelques dizaines d’années.

Louis IX (1214-1248, fête le 25 août) est représenté dans ses attributs de roi de France, le sceptre dans la main droite et la toge bleu parsemée de fleurs de lys. Il porte dans sa main gauche un coussinet sur lequel repose la couronne d’épines du Christ. En effet Saint Louis a ramené de la 7ème croisade la Sainte Couronne, un fragment de la Sainte Croix et autres reliques de la Passion. La Sainte Chapelle à Paris a été édifiée pour conserver ces saints objets de vénération; ceux-ci ont été transférés par la suite à Notre-Dame de Paris.

Saint Louis est un des saints protecteurs de la France.

Vitrail de Sainte Claire :

Née d’une famille noble d’Assise, Claire (1193-1253, fête le 11 août), assiste aux prêches de carême de Saint François. Enthousiasmée elle quitte son domicile pour rejoindre la communauté de François. Avec d’autres femmes de la noblesse d’Assise qui l’ont rejoint, encouragée par Saint François lui-même, elle fonde l’Ordre des Pauvres Dames plus connues sous l’appellation de Clarisses dont la règle définit leur statut de moniales cloîtrées, contemplatives, qui bannissent toute propriété individuelle ou collective. La légende veut que lors du siège de la ville d’Assise par les armées sarrasines de l’empereur Frédéric II, on transporte Claire, bien que malade, sur les remparts de la ville. Celle-ci tenant un ostensoir met l’ennemi en fuite. C’est cet épisode qui est représenté sur le vitrail. Claire a été faite sainte patronne de la télévision par Pie XII.

Vitrail de Sainte Germaine de Pribrac:

Fille d’un pauvre laboureur, orpheline de mère elle devint la haine de sa marâtre qui la rejette dans la bergerie avec les moutons. Bergère, elle entrait en conversation avec le Ciel et fut instruite par Dieu Lui-même. Présente à la messe chaque jour, il lui suffisait de planter sa quenouille au sol pour que celle-ci garde ses moutons à sa place. Elle donnait à plus pauvre sa maigre pitance constituée de pain noir. Un jour prise sur le fait par sa marâtre elle dut ouvrir son tablier et le pain se transforma en roses. C’est cet épisode de sa courte vie qui est représenté sur le vitrail. Par les miracles accomplis au cours de sa vie et plus tard du fait de son invocation, sainte Germaine (1579- 1601, fête le 15 juin), est devenue une des grandes thaumaturges et une des saintes les plus populaires de France. Elle est la patronne des bergers et également des faibles et des déshérites.

Le confessionnal, pourrait être celui de l’ancienne église. Il est d’une belle facture, de style Louis XV d’époque XVIIIème. Il est décoré d’étoiles à 5 branches : dans l’iconographie chrétienne cette étoile symbolise la connaissance spirituelle, doit-on faire alors un rapprochement avec l’acte de se confesser pour acquérir la connaissance spirituelle de soi…ou doit-on simplement considérer ces étoiles comme de simples éléments décoratifs?

Au-dessus de la porte on découvre une décoration à mi-chemin entre une coquille Saint- Jacques et une palme en éventail.

Vitrail de Saint Martial :

Outre le fait que le donateur porte le prénom de Martial, la présence de ce vitrail n’est pas étonnante car Saint Martial était très vénéré en Aquitaine au temps de la construction de l’église. On pensait qu’il avait été le premier évêque de Bordeaux. La tradition veut que ce premier évêque fut saint Fort, consacré lui-même par saint Martial. Ce Martial serait alors le jeune enfant qui offrit les pains et les poissons à Jésus sur la montagne. Il serait devenu disciple du Christ puis envoyé par saint Pierre évangéliser la Gaule. Les dates peuvent coïncider si on admet que le christianisme a commencé à s’installer chez les premiers Aquitains, les Bituriges-Vivisques dès le premier siècle. Cette thèse n’est pas officielle. La thèse retenue fait de saint Martial le premier évêque de Limoges au IIIème siècle. Il est fêté le 30 juin.

L’harmonium a été fabriqué par la manufacture Couty (Paris) et acheté à Saintes comme l’indique une plaque émaillée placée au-dessus des registres de l’instrument. Autrefois, à défaut d’orgue, toute église disposait d’un harmonium pour accompagner les chants liturgiques. On remarquera qu’il possède encore son siège ergonomique d’époque qui n’attend plus que l’harmoniumiste.

Vitrail de Sainte Julie :

Sainte corse, native de Nonza, suppliciée au IVème siècle sous Dioclétien. On lui coupa les seins et on la laissa mourir attachée à un arbre. Autrefois, les femmes invoquaient la sainte contre le tarissement du lait maternel. Aujourd’hui encore, chaque année en Corse, la fête de santa Ghjulia fait l’objet de cérémonies. La sainte est représentée sur le vitrail la palme des martyrs d’une main, l’instrument de son supplice, le sabre, de l’autre. Fêtée le 8 avril, Sainte Julie est une des saintes patronnes de la Corse.

Vitrail de saint Eutrope :

Saint Eutrope fut évangélisateur et martyr, premier évêque et patron de Saintes, vers le Ille siècle de l’ère chrétienne. C’est le saint patron de l’église de Saint-Paul. Il s’agit d’un personnage énigmatique du fait des incertitudes à son sujet. Faute de mieux, laissons parler les légendes. Eutrope d’origine perse était le fils du roi Xerxès. Attiré en Palestine par la réputation de Jésus, il y rencontra Martial (voir ci-dessus). La légende en fit en outre un treizième apôtre. Il assista à la rentrée de Jésus à Jérusalem, événement qu’on célèbre le jour des Rameaux. Apprenant que le Christ est arrêté, il retourna en Perse pour y lever une armée qui pourrait le secourir. Or, Jésus mourut avant qu’il ait pu regrouper ses soldats. Il ordonna alors le massacre de tous les juifs de son pays. Il rejoignit ensuite les apôtres et les premiers disciples. Il partit ensuite évangéliser l’Europe. D’après certaines légendes, il arriva en Europe dans la barque qui déposa Marthe et Marie- Madeleine aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Il arrive à Saintes et se met à convertir de nombreuses personnes, notamment la fille du gouverneur romain. Ce dernier se sentit outrage et suscita la lapidation d’Eutrope au cours de laquelle ce dernier eu la crâne fendu d’un coup de hache. Son tombeau devint un lieu de vénération et de miracles. Quelques siècles plus tard quand on ouvrit un sarcophage supposé être le sien dans la basilique Saint Eutrope à Saintes, on retrouva sur le crane la trace d’un coup de hache. Deux témoins de l’exhumation eurent une vision la nuit suivante: saint Eutrope leur apparu pour leur certifier qu’il s’agissait bien de lui et de la cicatrice qui l’avait fait martyr.

Le dernier panneau du Chemin de Croix est signé : Terral 1901. Ce peintre à qui l’on doit les 14 stations du Chemin de Croix fut un peintre-décorateur local qui a peint à cette époque beaucoup d’œuvres religieuses, notamment la peinture monumentale de l’église Sainte-Marie de la Bastide :Apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque.

Notre tour de l’église se termine à l’autel de la Vierge, c’est là que les jeunes mariés viennent se recueillir pour demander protection de leur union à la Vierge Marie. C’est devant la Vierge que s’achève en prière et en cantique, la célébration de l’Eucharistie du dimanche. Au-dessus de l’autel, sur une console sculptée d’un motif végétal, se trouve Notre Dame de Maisondat, une Vierge à l’Enfant du XVIème, vénérée à Saint-Paul et réminiscence d’une époque lointaine où la paroisse s’appelait Saint-Paul de Maisondat. Souvenir rappelé sur la plaque commémorative posée sur la face ouest du clocher et également sur la plaque de remerciement au père Orssaud à l’entrée de l’église.

Sur cet autel est placée une image dans un cadre doré de Notre Dame du Perpétuel Secours. Cette icône est riche d’histoire et de symboles. L’original se trouve dans une église de Rome. Il s’agit d’une peinture sur bois de 50 cm de haut représentant la Vierge et l’Enfant Jésus, pas un bébé mais un enfant d’un âge avancé comme le veut la tradition byzantine. Deux anges de part est d’autre présentent les symboles de la Passion à l’Enfant: à droite des clous et une croix à trois branches qui traduit le calvaire avec la croix de Jésus et les deux autres croix des larrons; à gauche un vase dans lequel sont plantés la lance et l’éponge au bout du bâton. Jésus prend un regard lointain pour signifier qu’il voit cet avenir incontournable avec angoisse. Pour exprimer cette émotion, l’auteur lui fait perdre une sandale dans un sursaut de frayeur. La vierge, consciente de la scène, le visage résigné, blottit l’Enfant sur son cœur en lui serrant les mains. Ses doigts sont pointés dans la direction de Jésus, elle montre aux hommes le chemin (vierge << conductrice ››). Les inscriptions grecques que l’on aperçoit autour des personnages permettent de les identifier. Il est en est ainsi de ICXC pour << Jesous Xristos ››, de même MP ®Y pour « Mater Théou ›› Mère de Dieu. Les deux autres inscriptions identifient l’archange Michel à gauche et l’archange Gabriel à droite. Pour terminer avec la symbolique, notons qu’il existe plusieurs versions de ND du Perpétuel Secours peintes à partir de celle qui est à Rome. La version de l’église de Saint-Paul place une couronne sur la tête de Jésus et de sa Mère pour exprimer leur royauté dans le ciel.

La première icône, aurait été peinte par Saint Luc puis aurait été amenée dans une église de Constantinople au Vème siècle. Vénérée elle permit grâces et guérisons. Du fait des miracles, l’icône est largement copiée, notamment au IXème siècle par un moine qui devait l’offrir au pape. Lors de son voyage, il meurt en Crête et l’icône reste dans l’île jusqu’au XIVème siècle. Pourchassés par les turcs, un habitant fuit en emmenant la sainte image. Invoquée par la prière celle-ci les sauve, lui et l’équipage, d’une terrible tempête. Arrivé à Rome, il tombe gravement malade et demande à un ami de placer l’icône dans une église. L’épouse de ce dernier l’oblige a ne pas tenir ses engagements et il a fallu plusieurs apparitions de la Vierge pour que l’homme obtempère. L’icône est alors installée dans l’église Saint Matthieu. Quant à l’originale de Constantinople, elle fut détruite par les turcs avec la chute de la ville en 1453. La copie «crétoise» échappa de la destruction de l’église par l’armée de Bonaparte grâce à un moine qui eut le temps de la cacher dans une autre église. On la retrouva providentiellement quelques dizaines d’années plus tard et Pie IX demanda de la replacer là où elle était précédemment, dans l’église St Alphonse de Liguori construite par les Rédemptoristes à la place de l’église Saint Matthieu. Depuis, beaucoup de miracles sont attribués à cette icône devenue très célèbre et dont les copies se sont répandues dans le monde entier. Il est très fréquent de la trouver dans nos églises.

Il ne faut pas terminer la visite de cette église, riche en symboles comme toute église, sans découvrir les nombreuses inscriptions contenues dans celle-ci. Nous avons déjà mentionné les deux plaques de marbres placées sur le mur nord en mémoire de deux curés de la paroisse. Vu les dates, l’une doit provenir de l’ancienne église.

Levons la tête pour voir les inscriptions gravées dans la pierre de l’édifice.

C’est d’abord sur les clefs de voûte qu’on les trouve. Parcourons l’église du chœur vers l’entrée.

(l) Sur la clef de l’abside sont sculptées les armoiries et le nom du pape de l’époque Léon XIII, on voit nettement la tiare pontificale et les clefs de St Pierre.

(2) Sur la clef de voûte de la travée du chœur on trouve le nom et les armoiries du Cardinal Lecot, archevêque de Bordeaux, avec le chapeau traditionnel à cordelettes et glands.

(3) Sur la clef de la travée suivante, la cinquième de la nef, apparaît le nom de Orssaud Antoine Fulcran Curé avec ses attributs: la croix, le calice, le missel et l’étole.

(4) La clef de la quatrième travée est dédiée à Pierre Forestier Maire, avec comme attribut un rameau de vigne qui symbolise sa profession de viticulteur. Au passage on peut admirer le lustre en cristal qui a sûrement été déplacé de la cinquième travée à la quatrième eu égard aux traces laissées.

(5) La clef de la troisième travée est celle de Maurice Dupuis Architecte, ses attributs y sont sculptés, le té, l’équerre, le compas, un rouleau de papier symbolisant un plan qui cache un autre attribut difficilement déchiffrable, peut-être une règle.

(6) Sur la clé de la deuxième travée on arrive difficilement à lire Ernest Labat Entrepreneur, avec ses attributs : marteaux, truelle, burin.

(7) Sur la clef de la première travée, donc à l’entrée de l’église, au-dessus de la tribune, est inscrite dans la pierre la devise latine : Soli Deo Honor et Gloria (A Dieu Seul Honneur et Gloire).

En revenant vers le chœur on peut lire sur les chapiteaux du chœur des noms qui sont ceux de donateurs pour la construction de l’église, personnalités de 1’époque qui ont voulu enregistrer leur générosité. Du chœur vers l’entrée, de gauche à droite les piliers de la nef portent les noms de : Mr. Forestier maire, Mr. Pauzet adjoint, Mr Jeantet, Mles.Tse.Guyet Mte Motard (qu’on peut interpréter par Mesdemoiselles Thérèse Guyet et Marguerite Motard), Mr. Bret conseiller, Mr. Bouillet conseiller.

Si on cite ces noms on doit également citer ceux inscrits sur les vitraux : Fulcran Orssaud curé, Mlle Hélène Gautier, Mlle Alida Bret, Pierre Forestier maire, Paul Forestier fils, Mr et Mme Goupil, Mr et Mme Prat, Mme Forestier née Poitevin, Mr. Bouillet, Mr et Mme Léopold Charlassier, les filles de Ad” Roux et Blanchet (de Galacre), Mr J. Raboutet agent voyer, famille Debande (de la Canauderie), Martial Robert, Mme Bouillet née Blanchet, Mlle M. Valtrude et Vve Marie Sole.

Trois vitraux sont anonymes : pour l’un le don provient de P.J.O./C.E., pour une autre il s’agit de Mr. X., un autre enfin est simplement marqué X. On sait qu’un donateur important pour la construction de 1’église a été Mme de Lavalette de Montbrun. Celle-ci née Brossard de Favières reçut en héritage le château Cazeaux (sur la commune de St-Paul aujourd’hui propriété de la famille Charlassier). Elle épousa Symphorien-Maurice de Lavalette de Monbrun, zouave pontifical de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. On peut penser que le donateur anonyme du vitrail de Saint Louis fut cette aristocrate.

En parcourant l’église on a emprunté maintes fois l’allée centrale sans peut-être remarquer une des dalles de pierre de cette allée qui porte sur deux lignes les inscriptions : J.B.D. et F.O. C’est là qu’ont été ensevelis deux curés forts appréciés des paroissiens de Saint-Paul : Jean-Baptiste Dubourg décédé en 1851 et Fulcran Orssaud décédé en 1904 (?). On doit remarquer que la dépouille du premier a suivi la reconstruction de l’église.

En sortant on passe sous une petite statue d’une Vierge Noire, il s’agit de N.D. De Rocamadour. Elle était précédemment à la << maison paroissiale ››, bâtiment de Saint Paul appartenant au diocèse qui fut à 1’origine une école privée et qui sert maintenant à accueillir différentes réunions du secteur paroissial ainsi que des familles et des enfants durant les vacances. La console de pierre sur laquelle elle a été posée est identique à celle sur laquelle repose ND de Maisondat.

 

Près du sas vitré de l’entrée on peut lire le message de reconnaissance, gravé dans le marbre, des paroissiens de Saint Paul de Maisondat pour le curé Orssaud inspirateur de la construction de l’église.

 

En face une autre plaque de reconnaissance portant la liste des << paroissiens ›› victimes de la guerre de 14-18. Ils étaient 24 à l’origine, un nom a été ajouté, simplement peint, ce qui porte à 25 le nombre des morts.

Avant de quitter la commune on peut vérifier ce nombre aux Monuments aux Morts. Il est de 28. Qu’est-ce à dire ? Le monument a peut-être été érigé postérieurement à la plaque de l’église et une correction a pu corriger trois omissions, ou bien il s’agit de trois victimes dont les << idées ›› ne pouvaient les classer parmi les paroissiens.

Avec l’édification de l ‘église Saint Eutrope en fin XIXème siècle, Saint-Paul tourne la page des « églises et clochers du Cardinal Donnet» dans tout le département. L’épisode avait commencé après la visite du cardinal, archevêque de Bordeaux, de toutes les églises dont il avait la charge. Son jugement est sans appel.’ « On succède â plusieurs .siècles de dégradation et d’incurie/ ” Le cardinal va donc se mettre à la tâche, aidé en cela par la foi de la population qui se manifeste alors partout en France, Il va réaliser un important travail en Gironde et notamment la construction d’églises nouvelles et la rénovation quasi totale des églises existantes (pour son diocèse 223 églises, 100 clochers et 300 presbytères). On a reproché au cardinal Donnet par la suite, et notamment à notre époque, d’avoir défiguré beaucoup d’églises romanes en les transformant en églises néogothiques. Autrement dit d’avoir détruit une architecture authentique pour la remplacer par une imitation de style gothique. Mgr Laroza écrivait cependant ”… Quant aux clochers pointus appelés dédaigneusement aujourd’hui ”Clochers du cardinal Donnet », il faut savoir qu’ils correspondaient au goût du jour; qu’’ils n’étaient pas et ne sont pas le monopole du diocèse de Bordeaux, (on en trouve partout en France), que les fidèles, les maires, les conseillers municipaux en réclamaient la construction, car les clochers symbolisaient à leurs yeux, comme le révèle la correspondance de l ‘époque, l’élan de la prière… ” La preuve, le cardinal décédé en 1882, on a continué à construire selon ce même style, notamment en Saint-Paul. Parmi les fidèles nombreux qui se pressaient dans les églises, peu appréciaient ces églises romanes des campagnes, vétustes, humides, exiguës, ils préféraient des églises plus grandes, modernes lumineuses et confortables.

La loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, marque un coup d’arrêt à ces constructions : l’église et son mobilier liturgique devenaient propriété de la commune. Depuis lors c’est à la commune et à elle seule d’entretenir le patrimoine religieux, mais ce n’est plus à elle de participer à la construction de nouveaux édifices. Cette loi mettait un terme aux affrontements entre cléricaux favorables au statu quo du concordat et les républicains laïcs.

Mis à jour en août 2021

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