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Les 34 clochers

Gauriac

Église Saint Pierrre de Gauriac

Sous l’ancien régime, la paroisse de Gauriac était patronne de l’archiprêtré de Bourg. À ce titre, Gauriac se devait d’avoir une belle église.

◄ Le chevet roman date du XIIe siècle, la nef et les bas-côtés sont du XVIIIe

Construite au XIIe siècle sur un site plus ancien, il ne reste plus de la construction romane primitive, au plan en croix latine, qu’une partie du croisillon sud avec une baie murée, la partie orientale de la nef à hauteur de l’arc triomphal surmonté d’un pignon et surtout le chœur. Ce dernier est l’élément le plus remarquable. Constitué d’une abside à sept pans, il est voûté en cul-de-four et surprend par sa grande sobriété. Seuls quelques reliquats de décoration apparaissent : colonnettes, chapiteaux sculptés et un énigmatique modillon au sud.

L’église de Gauriac fut probablement endommagée aux XVe et XVIe siècles pendant les différents combats qui touchèrent ce pays. Suite à un incendie, elle fut reconstruite de 1767 à 1769 par un entrepreneur maçon, Jean Carreau. Le massif occidental et le clocher appartiennent à cette campagne. La nef et les bas-côtés furent également reconstruits. Au XIXe siècle, de 1850 à 1866, de nouveaux travaux se résument à quelques menus ajouts. L’église est ensuite restaurée en 1880 puis, en 1886 apparaissent les peintures intérieures elles mêmes restaurées de 2012 à 2016.

Le clocher

Le clocher tombeau est surmonté d’une croix vers 1884. Ce type de clocher est apparemment rare en Gironde, il n’en existerait que trois dans le département. Il possède trois cloches, une petite, une moyenne et une grosse. La petite cloche est semble-t-il la plus récente mais ni inscription ni archive ne permettent d’en préciser l’origine. La cloche moyenne pèse 631 kg et a été fondue en 1809 par M. AMPOULANGE. Son parrain est monsieur Jean ROY (maire) et sa marraine dame Claire GAUDRIC – PRADE. La grosse cloche se nomme LOUISE MADELEINE. Elle pèse 1300 kg et été fondue en 1885 par M. DAYRE. Son parrain est Jean Clément VIAUD et sa marraine Catherine ROUX.

Une cloche d’église est traditionnellement considérée comme une personne. Elle porte donc un nom, aussi est-elle baptisée et reçoit parrain et marraine. Sans cela elle ne peut sonner, ni même être placée dans le clocher. On ne sait pas si cette tradition a été appliquée à la petite cloche.

L’horloge

En 1914 Guillaume MORPAIN, par testament déposé chez Maître PIERRON,  » a légué à la commune de Gauriac, pour faire mettre une horloge au clocher de cette commune, une somme de 3 000 Francs « , ce qui représente un peu moins de 8 000 €. La petite histoire colporte que monsieur MORPAIN n’a légué cette somme qu’à condition qu’il puisse voir l’heure depuis sa tombe. Cela expliquerait peut-être que cette horloge possède deux cadrans, dont l’un est orienté vers le cimetière, et que la tombe de monsieur MORPAIN soit face à ce cadran.

La mise en place des cloches et de l’horloge s’est échelonnée sur plus d’un siècle au cours duquel les gauriacais ont économisé sou à sou, par souscription publique.

En 1995 les cloches et l’horloge ont été équipés d’un mouvement électrique. Le mécanisme de l’horloge est en permanence remis à l’heure grâce à un système radio commandé par l’horloge atomique de Braunschweig, en Allemagne. Ne vous étonnez donc pas si vous entendez le clocher sonner exactement en même temps que les trois « top » de « France Inter », ils sont branchés sur la même horloge qui est d’une très grande précision. On ne remet donc jamais cette horloge à l’heure manuellement, même pas pour les changements d’heure.

La décoration intérieure

La décoration intérieure date de 1886. On la doit à René Louis-Gustave VINCENT, peintre décorateur, qui était déjà connu par ses travaux au château de Banly et à Roquetaillade. Celui-ci travailla sous la direction de l’architecte Jacques VALLETON, élève de Paul ABADIE, membre de la Commission des monuments historiques et qui avait déjà construit les écoles de Bourg et Saint-Seurin-de-Bourg.

Ils réalisèrent un ensemble d’initiales et de symboles dans les chapelles dédiées à Saint-Joseph (S. J.), à la Vierge Marie (A. V. pour Ave Maria) et sur les plafonds à Saint-Pierre (paires de clés).

Il n’existe, dans toute l’Aquitaine, que cinq églises à la décoration intérieure comparable à la nôtre.

Peintures murales avant restauration (2012)En un peu plus d’un siècle, les peintures intérieures ont été très altérées par l’humidité des lieux et sont actuellement en cours de restauration. Celle-ci a été engagée en 2013. Elle est financée par la Commune, le Département ainsi que par une souscription activement soutenue par la Fondation du patrimoine et son Club des mécènes du patrimoine.

Après des travaux destinés à assainir les murs, la nef a été restaurée en 2013 et le bas-côté nord en 2014. Le bas-côté sud est programmé en 2015. Les travaux se termineront en 2016 avec la nef et la mise en lumière.

◄ Une partie du bas-côté nord en 2015 après restauration

L’église possède en outre un tableau donné par Napoléon III, qui avait trouvé au Louvre un grand nombre de tableaux non utilisés et avait décidé de les distribuer dans les églises de France.

Enfin, l’église possède un ciboire donné, lui aussi, par Napoléon III.

◄ La Piétà – Fin du XVIIe – début du XVIIIe siècle, h : 110cm, L : 120cm, l : 70cm

La Pietà de Gauriac, dédiée à Notre Dame des sept douleurs, est en bois polychrome. Elle fut offerte le 26 mars 1774 par le Sieur Christophe GUERRUT (QUENUT ?), sans doute Capitaine de navire. Jusqu’au XIXe siècle on l’appelait Notre Dame des Sept Douleurs. Puis, au fil des ans, on l’appela la Pietà par analogie avec celle de Michel-Ange. Les paroissiens la rejoignaient en pèlerinage. La vénération et le respect dont la population gauriacaise l’entourait, ont fait que l’archevêque de Bordeaux a concédé à tous les visiteurs dévots des indulgences ou plus clairement, des réduction du temps de pénitence. Le terme Pietà (Notre-Dame de pitié) désigne la Vierge tenant le corps du Christ détaché de la croix dans les bras ou sur ses genoux. La nôtre vient sans doute d’Espagne.

Une main a été restituée à l’identique à la Piéta (puisqu’elle manquait). Lors de ce travail, l’artisan, en nettoyant la statue, a découvert sous la chaux sa robe d’or et ses peintures polychromes… Du presque anonymat dans lequel elle était plongée dans un recoin de l’église, la Pietà de Gauriac devint un chef-d’œuvre. C’est ainsi qu’elle a été exposée au couvent des Minimes à Blaye en mai 1993.

D’après : Association pour la restauration et la mise en valeur de l’Eglise de Gauriac (ARMVEG)

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